Pick-up sticks 7 – Gare de triage de l’ouest
Pick-Up Stick 7 – Triage ouest
« Tu es ivre »
Tu signes de tes pas le temps
Que le paysage enferme
Et l’éternité bue
Breuvage breveté
Acide qui dissout la chair
Gruge le fer
Et nettoie le mur du lavis coloré
« Avant cinq heures tout sera effacé »
Tu aimerais embarquer dans ce wagon ouvert
T’emportant vers un pays qui n’existe pas
Là ni froid ni chaud ni faim ni vide
Rien que le paysage
L’Océan écarlate parsemée d’oies
La peau de sable recevant ton cœur battant
Les signes dans le ciel à lire
Heurtant ta pensée
Temps poussé à la limite
Sur les roues le rail
Cadencé d’argent
Avant de te déposer dans ce pays qui n’existe pas
Tu traverseras la montagne
Les strates colorées des pierres scellées
Le ruisseau dans l’obscurité murmurant
« Là est le passage vers l’Océan »
Une haute muraille monte
La lumière s’infiltre dans la pierre et la dissout
Ta voix s’élève
Tu chantes dans un wagon ouvert en route pour nulle part
Tu marches sur les traverses
La terre creuse mangée par cette marée
Sulfuric acid
Les traverses aussi légères que le vent
Les os
Le vent
Un pas de flûte
Un son s’élève
Le ciel net et bleu
Les nuages avalés
Une ligne de lumière conduit vers ce pays
Dans les wagons découverts
Ensuite une marche lente sur les traverses
Vibrant avec toi
Musique
Touchée par ta grâce
Le fer des rails est grugé
Les traverses sèches résonnent
Au rythme de la terre creusée par tes pas
« Vois là-bas la ligne d’horizon »
Cet Océan chargé dans les citernes ACETYLIC ACID
Tu es dans ce pays étourdi où les fantômes sont de chair
Et les corps de sons
Le vide happé dans le regard
Parcourant ce paysage
Yeux ouverts sur la lumière qui gruge le temps
Le ciel au-dessous de toi
La terre transparente accordée à tes pas
« Vous êtes responsable de votre sort »
Les paris sont ouverts
Les corps irradiés
Et les pays dévastés
« Ils sont faits de carbone et de méthane »
Ta composition aérienne musicale
Chantée sur des pièces de bois
Répète tes os
Ton nom
Ton vide
Marchant doucement vers ce pays de nulle part
Cadencé d’iris bleutés noyés dans la couleur du couchant
Marée de vie chatoyante
Une lumière au loin
L’horizon de l’Océan fertile d’images
Aperçu dans le ciel
Dans le wagon ouvert une ombre résonne
De l’irradiation de l’astre
Un chant s’élève
Et tombe en coups
Sur le bois vibrant
Vide terre
Chant vers
Une gorge ouverte
Ligne de lumière
Vent défunt
La terre est traversée de lignes vibrantes
Pas même ce squelette
Ces os
Ces orbites creuses
Rien
Nul n’efface les signes de ta présence
Et depuis si longtemps
Personne ne te surveille
D’en haut ou d’en bas
Ton chant résonne