L’inachevé de la joie – 28
Au refus global nous opposons la responsabilité entière
Place du Trocadéro, Paris, France 48. 86302, 2.28709 Ici aux Îles de la Madeleine Le Trocadéro Place où les yeux reçoivent la clarté Du jour de Liberté Où l’acier se troue de flamboiement À un pas de la résistance de l'homme Contre ce qui le déporte Là-bas, au Trocadéro, Musée de l’Homme avec Germaine Tillon À un pas de moi dans les îles Le rocher, les vagues, les istorlets, les mouettes Au loin les baleines, l'écume des vagues Sur toute l’étendue vibrations claires Jusqu’aux confins la voix acadienne au son de sa langue résiste Maintenant l’aurore pulse tous les sons vers moi À l’écoute de la foule du Trocadéro Le regard effile l’île jusqu’au désir De battre avec le cœur de lumière des résistants *** Étendue de l’horizon où le vent semble s’engouffrer Contre la résistance des choses humaines et non humaines Des rochers aux maisons Place du Trocadéro, Musée de l’homme Où la résistance a parlé Jusqu’aux limites du regard où les nuages plus blancs Assoient la mer sur ses déferlements Le faite de la tour Eiffel disparue dans les nuages De ces babils de millions de touristes Ils ne savent plus ce qu’est la langue de la résistance De l’Océan contre l’Océan, mais avec l’Océan Jusqu’aux creux des rochers où se sont naufragés les marins Pour dire les iles d'Acadie Au musée de l’homme Néandertal a un visage presque jovial Il ne réside pas plus dans les cavernes de mer Il laisse une légère rumeur sur le Trocadéro Où l’on voit la flèche d’un autre âge encore debout Oubliant que l’océan dévoilera nos restes **** Ne corromps pas la terre Le regard que l’eau lui porte Il la brise en monceaux en sable Résistance en vain contre la tempête Éclats de sel sur la roche Cercle de l’eau exhibant la Terre La paroi qu’est le ciel et l’horizon Change si souvent de main Que je crois que l’orée du nuage goûte pour moi la lumière L’Océan n'est pas un lieu pour vivre Sur ces îles le vent n’apporte pas la rumeur des hommes Se pressent les uns contre les autres au Trocadéro les touristes de leur âme *** Les vagues par où passent les lagunes et les fleurs Intempéries d’obstacles et de nuits Au chevet du silence embusqué qui meurt Cent fois, mille fois des mêmes eaux de sel Eau des roches et des salives Emmêlés aux poissons et aux algues Ce qui ne peut se nommer humain Glisse aux confins des visages Une espèce laisse une trace qui ne peut-être enlevée La vague en résistance la pousse Aux rivages des défaites Le sort n’est pas jeté Ce qui vient de l’eau retourne a la terre L’exclamation sur les places et les rendez-vous Ne peut cesser de croître avec le fer, le plastique, le poème Le déferlement des vagues accourt Pour broyer les élégies, les photographies et les mots *** L’Océan est la place publique des vivants Non pas rectangle, mais circonférence Tourne autour de moi au calme du vent Les bassans points jusqu’au bout de mon regard Dans l’attente, en repos, d’une plongée Où les humains ne marchent pas Et les cris des courlis courlieux, les pépiements dans la plaine des bruants D’où mon regard inachevé vers la place publique des vivants De plus en plus clairsemés En attente de nos arrêts et de nos respirations Ma lenteur assise avec la lumière Elle verse avec moi les demeures simples de l’eau Les récits électriques des nuages en soulignent l’ampleur La quiétude du matin ajoute les sons des battements d’ailes Au souffle lointain qui émerge du cercle Attendre avec les rochers les gerbes d’eau salée et les plumes Confondu aux écailles des poissons L’étendue est calme Les morts semblent sans existence Les vivants s’assemblent malgré nous
Categories: Donné , En cours de publication , Essai , Place du Trocadéro, Paris, France , Poésie , Récit , Site web , Web