Pick-up sticks 5 – Rue de Lorimer – Iberville – Tunnel de la mort
Pick-Up Stick 5 – Tunnel de la mort
Tu t’appelleras Kill-Joy
Comme si tu étais né de ces lignes d’acier
Qui crissent quand les roues de fer les étreignent
Tu es une ligne suspendue dans le temps
Arrachée à cet espace criant la rumeur des usines
Tu t’es avancé Kill-Joy dans le jour
Tu venais de l’ouest
Dans ces carcasses d’acier empruntées à l’aurore
Mais tu vis la nuit
Où tu hurleras tes couleurs dans tes lignes
Fuite hurlant la suite
Ligne tordue découpant l’espace
En s’enroulant sur les murs
Excroissance de fils d’acier
Tendus de lumière en cet après-midi
Trop clair d’automne
Un nom sur le mur c’est ton nom KILL-JOY
« YO MOTHER FUCK’N SHIT «
Des poteaux peints verts fluo
Pour tendre une clôture qui sera traversée
“Yo mother” où est-elle Kill?
Dans tes yeux s’enroulent et se déroulent les lignes qui s’entortillent
Dans ton ventre vide au même instant
Le jour se termine
Tu te lèves pour teindre l’espace
Kill-Joy est un nom sur un mur que le soleil inonde
Un chien là-bas un autre chien
Et son maître dans cet après-midi de fin d’automne
Un train passe
Assourdit
Des wagons profonds emportent deux étages de conteneurs
Il n’y a rien dans ces carcasses d’acier
Ventres affamés
Elles passent aveugles de tes couleurs
Et de ton nom
Enluminé
Tu te fonds au mur à la nuit
Tu vaporises tes couleurs
Signe l’espace de cette naissance stridente
Danse sur les murs en une ligne vibrante
Qui ne sera pas arrêtée
Tu te lèves en cette fin du jour
Sur la veine bleue du souvenir
Ce paysage est un temple pour ta joie de tuer sur leurs murs
Les signes qui te dévorent tout entier
L’instant d’un cri sur la ligne d’acier conduit à la lumière
Tu passes à travers cette clôture
Posée sur une terre creuse et sans poids
Là s’empilent les marchandises
Tu ajoutes ta faim au monde
Et ta route est claire dans cette nuit
Où personne ne viendra arrêter ton mouvement
Tes lignes conduisent ta vie
Ta joie est de safran d’azur
Sur un mur rouge frappé par l’éclair de l’aurore
Au sein du son strident des carcasses d’acier
Qui se heurtent pleines de marchandises
Glissant jusqu’au bout de ta ligne
Qui se ferme sur ton poing lancé dans l’air
Dans ce jour frémissant où tu te couches
Tout ton corps vidé par le diamant de tes couleurs enlacées
Signe muet sur ta bouche
Yo mother fuck’in shit
Vie lucide et transparente
Corps couché sans vie dans un immeuble vide
Les fenêtres sont brisées laissent passer le froid
Épuisé plus rien dans le ventre
Kill-Joy ne meurt jamais
Et se joue de la nuit
Kill-Joy
A un ventre d’acier
Et des mains qui enlacent les lignes
Les bruits
Les couleurs
La nuit
Déjà
18-11-98