Au refus global nous opposons la responsabilité entière
Séquence 19
Wenthworth Nord, Lac Spectacles , Étang de la décharge
45.81035413715129, -74.52267983913606
Là où se forme un bassin
S’arrêter, pour la léchée sur la pierre
Doucement, s’assoir
Écouter
L’eau vient pour me donner la terre
La chute façonne les roches qui la conduisent
Aux grondements du cœur
***
Comment l’étang de la décharge du Lac Spectacles communique-t-il avec la lagune de Venise?
***
2022-02-18
Contre-poème
Comme de l’écrevisse amputée
Renait la pince
Du faux-poème de sa disparition
Nait l’écrevisse rouge
Pullulant
Dans ce que nous appelons nature
Aux trafics des hommes condamnée
Contre-poème où l’écrevisse rouge dans les ruisseaux et les rivières
Remplace les indigènes
Colonisation est-il le mot du contre-poème?
Ce contre-poème est-il le poème
De cette nature transformée par celui qui se nomme homme
Écrémage des espèces
Pullulation de pinces rouges attrapant la vie
Le poème envahi par le contre-poème
Un prédateur amasse 1000 écrevisses par jour
Rouges, bleues ou beiges
Mangés à la Cajun ou à la Française
Dans la nature la contre-nature
Où les espèces sont poussées les unes contre les autres
Tout contre la disparition du poème pullule le vivant
Pauvre le non-poème de tous les contre-poèmes pourtant vrais
***
À la fin du sentier du ruisseau, un chemin forestier envahi de framboisiers.
Le traverser pour accéder au surplomb de l’étang. Je vois dans mon souvenir, que je pourrais franchir en kayak l’étang, entre les arbres morts, debout, blancs.
Sur google map, pas d‘eau je doute de mon souvenir.
Pourtant, non, je pouvais traverser l’étang en kayak.
Dans Google map il est difficile de préciser les dimensions de l’espace. Il y a bien une étendue d’eau, mais sa dimension ne correspond pas à mon souvenir.
***
J’attends les plumes sur les troncs blancs
Un geai bleu ou un épervier à une cime
J’attends un animal de la forêt
Sa présence me dirait : tu es dans la vie de la forêt
Tu es vivant
***
Cette vie que le poème dessine
Est-elle en lui?
Est-elle encore avec le poète?
De l’excès du vivant, il émerge
**
Qui dit: étang
Ne dit pas mort
Pullulement de bactéries, foisonnements, grenouilles , oiseaux, insectes
Abondance calme troublée par le son d’un avion
Lenteur, le suintement des automobiles
C’est aussi le silence que je cherche*
Entre mes battements de cœur
*Il n’y a pas de silence dans l’air de la forêt, de l’étang, mais ne plus entendre de moteurs est le silence de la forêt.
***
Étangs ou lacs peu profonds isolés en montagne. Il y en a tant au Québec, dans nos forêts.
On les rencontre et ils nous rencontrent.
Être dans leurs calmes, dans leurs quiétudes (nous croyons qu’ils sont faits de calme et de silence) . Nous les voulons rompus de chants d’oiseaux.
S’assoir sur une pierre, attendre.
Un héron s’envole
***
2022-02-22
Cet amour, est-ce ce qui est l’univers
Ces mots ont-ils un sens
Ou, si ces mots ont un sens, c’est de l’intérieur du continuum de l’univers
Ce continuum que l’on pourrait appeler l’espace
L’univers est-il aussi ses ruptures, son langage?
‘Trou noir par exemple, un langage secret, indéchiffrable
La plénitude de l’étendue de la lumière coule
Avec l’eau de l’étang du lac Spectacles
Où mon corps retrouve sa respiration
On dit ‘le corps est dans l’espace’
Le corps est aussi l’espace
Un battement d’espace-temps
Une effusion, un évènement
Comme la chute, et je le dis:
Comme ma marche, le lac, la chute , le ruisseau, l’étang, la ravière, le fleuve et l’Océan ensemble
***
Un barrage de castor fait l’étang
Déployé dans son espace si paisible
La lumière s’infuse en moi
***
Quand l’étang se mue en ruisseau
Après le barrage du castor
Vers le lac Mc-Rae
L’éclat d’une truite
Tel est l’espace’ de l’amour?
***
Quand j’émerge de la forêt
Après une marche entre les framboisiers et une montée
L’espace se dévoile en un étang
Un point de fuite apparaît
Là-bas où l’étang devient ruisseau
La truite se glisse avec moi
Dans la limpidité de l’eau
La lumière de l’espace
Capte son temps entre mes membres
***
2022-02-26
Dans la peinture de la renaissance et à Venise, le point de fuite apparaît.
Réflexion ou écho du point de fuite dans mon regard sur l’étang. Mais l’étang est un lieu.
Dans le lieu, il n’y a pas comme tel de point de fuite. Il est dans mon regard, mais l’eau fuit de la gravité, et chute, de proche en proche, d’un lieu qu’elle construit à l’autre, jusqu’aux lieux des océans.
La mobilité lente de l’eau dans l’étang se reflète dans celle des lagunes.
Comment l’espace apparaît, se métamorphose, dans les calle de Venise aux miroitements d’eau.
***
Là où la truite jaillit en moi
L’étang devient ruisseau
Charge lente d’un autre lac
J’ai soif comme elle de sa limpidité
***
Passerelle argentée
Entre moi et le paysage
La truite rapide
Sursaut de lumière
Dans tout cet espace
Ouvre mon regard
***
Arbres couchés ou debout
Debout sous les pierres des maisons de Venise
Eau douce sur la langue
Eau salée où n’entre plus le soleil
Arbres dans l’étang qui donne à l’espace la lumière
Où jaillit la truite l’eau prolonge mon récit
Jusqu’à Venise où les marées de lagune
Conduisent la lumière dans les calle
Main d’eau du labyrinthe
Éclair d’argent du ruisseau
La respiration de l’Océan
Rencontre celle des corps
Un léger souffle sur vallée de l'étang
Un vent chaud et doux sur un rio entre les pierres baltiques
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Quand on dit tout se dérègle c’est qu’il y avait auparavant une certaine harmonie? Harmonie de la nature. La nature n’étant ni nécessité ni être? Pas plus que l’espace. Le tissus de l’espace est aussi l’univers. La masse des objets modèle la forme de l’espace-temps. Il y a un certain ordre, un fonctionnement de l’univers.
On peut dire avant l’homme ( qui est une conséquence - un enchainement de conséquences - un type d’évènement qui fait émerger de la conscience - autopoésis et autoreflexivité de l’univers - floue des limites entre l’inerte et le vivant). La civilisation occidentale modifie l’environnement, la nature, vers une perte effrénée de la biodiversité, modelant la planète au miroir de l’homme. (On pourrait dire néo-libéralisme, capitalisme...humain).
Ce qu’ajoute l’homme à la nature fait partie de l’univers, ajoute parfois à sa beauté, mais les forces de destruction de son action annihilent des formes de vie produite par des millions d’années.
Perte incommensurable née du déni de l’incommensurabilité de l’univers.
Parce que Terre nous protège de la puissance de l’univers, mais aussi nous donne vie, nous ne comprenons pas l’immensité des forces qui nous façonnent et façonnent le vivant.
Nous pensons que nous vivons dans l’espace, mais nous vivons avec l’espace-(temps), imbriqués dans sa tessiture, et avec la nature. Ce que l’univers nous donne, nous le détruisons sans le remplacer par un équivalent de beauté ou de complexité.
Nous pensons que le temps peut nous sauver. Nous ne sommes pas cependant des instants assemblés, mais des flux, des évènements, avec l’espace-(temps).
Notre présence dans l’espace ( qui est cet univers) doit être immédiatement en accord avec le tremblement de tout l’univers, induit, par notre présence ( notre évènement) que cet évènement reçoit de la vibration des autres ‘évènements’ de l’univers.
La destruction qui résulte de ce que nous sommes semble être inévitable.
Certains disent qu’il ne faut plus espérer.
Espérer? Aimer?
Quel est le rôle de l’artiste, du poète dans cet espace que nous construisons de nos excès, de nos leurres, de nos amours, de nos défaites, de nos destructions?
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Indiens Kogi
Au commencement la Mère nous a appris à vivre ensemble comme des frères. Et nous avons vécu comme des frères. Nous les grands frères, vivions tout près de la mer. Nous vivions à Mingo, tout autour d’ici, et nous ne détruisions rien, nous ne faisons aucun tort. Nous vivions en paix, sans vendre ni acheter quoi que ce soit. La mère nous a appris à cultiver nos champs en paix. Mais les autres ont commencé à tout vendre. Si on laboure un champ pour le vendre, c’est comme si on coupait un sein, une jambe ou un bras à la Mère. Nous vivions en paix, mais quand Colomb est arrivé tout a changé. Ils savaient lire et écrire. Ils ont commencé par nous dire : ‘Cette terre ici est à moi, cette terre là-bas est à moi, celle-là est à moi. Nous ne savions rien des mesures et des hectares. Une fois nos champs cultivés, nous en cultivions d’autres. Mais quand Colomb est arrivé, il nous a dit : ‘Ceci est à moi, cela est à moi, c’est à moi, c’est à moi. Mais la mère n’a jamais dit de choses pareilles. Alors nous non plus nous n’en avions jamais dit autant. Mais dès lors, nous avons appris à parler et à dire: ‘Cette partie est à moi, ce champ est à moi, je l’achète ou je le vends’. La Mère nous seulement dit de vivre ensemble dans la paix. Colomb nous a parlé autrement. Alors nous avons appris à penser comme lui. Mais à nous Kogi, la Mère n’a jamais appris une chose pareille. Ele ne nous a pas appris ni à acheter, ni à vendre, ni à utiliser des quittances’
p129 - Le cœur du monde - La civilisation inconnue des Indiens Kogi
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Un objet en or représente le noyau dans lequel est concentré le pouvoir spirituel pour lequel il a été conçu; un pouvoir qui alimente un certain aspect de la vie. Il est le lieu de repos de Mère de cet aspect - La Mère du yucca, du plantain ou du petit frère. Il est essentiel à la vie de la Magna Mater.
Tandis qu’on extrait les Mères du sol et qu’on les retire de leurs pots, les forces symbolisées par elles se dispersèrent et le monde glisse un peu plus vers le chaos. L’harmonie qui les compose est brisée, et les plantes et les créatures de la Sierra - qui ne parviennent plus à se reproduire disparaissent - en sont une preuve. Les Kogi n’ont aucune raison de douter de leur perception du monde puisque cette extinction des espèces a lieu sous leurs yeux.
p169 - Le coeur du monde - La civilisation inconnue des Indiens Kogi
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Où la lumière dépose son espace
Un voile de son derrière les branches
L’eau absorbe les regards
Coupe offerte
Au seuil, s’arrêter
La bouche ouverte
Le corps en sueur
Cherche l’endroit du repos
L’eau déposée avec la pierre
Sur la terre des respirations
Goûte avec la lumière
L’orée des chants
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En écartant la branche
Coupe pâle
Que les nuages reflètent
Échos à venir des chants
Pas vers les rives
Des pensées dans l’attente
Le silence est une fiction dans le vent
Ridules, tremblement de miroirs
Évaporation dans la chaleur du désir de marcher
La pierre est plus lisse que l’eau
À l’instant de l’écoute
Sans les déflagrations
Tout le corps à la respiration de la terre
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L’eau coule à peine
Oh si doucement
Ovale de lumière
Avant le ruisseau de la parole
Après la bouche où le son
Chute entre les pointes des rochers
Tout le corps de l’eau résonne
De la terre qui le reçoit
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Ovale de lumière
Aspire l’expiration
Jusqu’à l’os calme des arbres
Courbés dans l’eau
Ou plantés au ciel
Le regard l’oublie
Avec le tremblement d’une feuille, s’assoir
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Les carex, les nuphars, les pontédéries cordées, les scirpes
De l’étang à foison
Quand il arrive à la lumière
Avec des odeurs de boue et d’eau lentes
Devant moi
Dans l’attente
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Je veux rendre compte du terrestre
Le terrestre s’écoule d’un lieu à l’autre
Comme une eau, ou comme l’air, comme un vent
De l’eau, de l’air la terre
Sous le vent, sous l’eau , emporté, déplacé
Comme du sable dans la marée
De chaque orage le tumulte
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2022-03-03
J’imagine un poème
Où j’énumère toutes les plantes que je vais fouler
J’imagine un poème
Où mes pieds sont de terre
Achillée, Euphorbe, Verge d’or
J’imagine que les plantes que je nomme
Envahissent ma peau et mes muscles
J’imagine que la terre s’empare de moi
Que je puis enfin la dire
J’imagine qu’elle me dit pendant que je l’énonce
J’imagine être une partie friable du monde
J’imagine que l’étang me reçoit dans sa boue
J’attends que le soleil traverse les hautes herbes
Que la floraison s’achève dans ma bouche
Que dans l’eau je regarde le ciel
Qui me fait aimer orages et pluies
J’imagine que de me taire
Fera partie de l’offrande de la terre à la terre
Quand je monte du ruisseau
Dans les sentiers de boue
Vers un point où je vois l’étang
J’imagine que le poème que j’écrirai
Pourra dire tout le terrestre de la marche
Et que je me déferai en lambeaux en le disant
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Par où la lagune communique-t-elle avec l’étang, dans l’écoulement lent du ruisseau, par la fuite du paysage en lui-même. En l’espace de ma mémoire, l’espace. Où les eaux coïncident-elles avec les eaux?
***
ils ont pris les eaux
Les eaux ont besoin de nourriture
Nous ne les enfermons pas
Nous mettons l’eau dans nos gourdes pour la transporter, et laissons les eaux en paix
Le Petit Frère boit aussi de l’eau,
tout le monde a besoin d’eau
Les animaux et les plantes ont besoin d’eau
Si l’eau s’évapore, nous mourrons tous
Toute l’eau qu’ils boivent en bas provient des montagnes
Que se passera-t-il si elle s’évapore ici?
Ils mourront à leur tour
Ils ont pris les nuages de la Parano
Ils ont vendu les nuages.
Ils emportent les pierres,
Mais les pierres ont aussi leurs Mères
À présent, ils doivent cesser de déterrer les pierres.
À présent, ils doivent cesser d’abattre les arbres
Alors ce serait bien s’ils cessaient
Nous ne prenons pas les pierres
Nous ne coupons pas les arbres
Nous savons que l’esprit de la Mère est dans cette pierre
Nous savons que si nous la déterrons, le monde pourrait s’écrouler
Ai-je dit la vérité?
Il y eut un acquiescement solennel dans l’assemblée
À tout ce qui vit,
les animaux,
les plantes,
nous savons faire des offrandes,
voilà comment nous devrions parler, n’est-ce pas?
p224 - Le coeur du monde - La civilisation inconnue des Indiens Kogi
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Quelle offrande puis-je faire à la terre, au monde à l’univers pour que l’équilibre soit retrouvé?
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2022-03-03
Est-ce que la peste pourrait avoir un tableau?
Où est le tableau de tous nos morts?
Je ne les vois pas, je ne les entends pas
La piéta au chevet des morts de la peste de Venise
Voit-elle le cadavre de son fils?
Comme moi, comme nous, elle ne voit pas la mort
Elle ne le voit pas mort
Les morts du virus de la peste 1576
Une piéta au tombeau de son fils
Quand le corps ressuscite aux yeux du peintre
N’est-ce pas par sa main et ses doigts
Une offrande peinte comme le corps du crucifié
Ce n’est pas mon corps
Qui voudrait être lumière et terre sans le pouvoir
Un seul instant odorante
Des tableaux statistiques de nos morts
Il n’y a pas d'image
Il n’y a plus de piétas
Pas de peintre au chevet de nos morts
De chaque mort du virus de 2020 je ne connais pas le visage
Je vois celui du Titien peint de ses doigts
Il n’y a pas de tableau de nos morts
De nos pestes il n’y a pas de visages
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La piéta du Titien
Pour la première fois, Titien est le commanditaire de sa propre œuvre: une Pietà destinée à son tombeau. Si l’art est une illusion, une impossible tentative de retenir un instant de vie volé au temps qui passe pour le rendre immortel, cette dernière œuvre l’est particulièrement, car Titien est surpris par la mort avant de la terminer.
Dans ces derniers instants, une jeune femme l’accompagne. Un modèle, une servante, une courtisane? Personne ne l’a jamais su. Ce qui est certain, c’est qu’elle représente la vie, la vie qui, plus elle s’accroche à elle-même, plus elle s’approche inexorablement de la mort.
Pas loin de Venise, à l’image de Titien dans son atelier, les pestiférés de l’île de Lazzaretto Nuovo, renfermés par milliers dans les grands pavillons, tentent désespérément de laisser des traces de leur existence en décorant les murs de petits dessins, de figures symboliques, ou seulement de leurs noms. Traces sans espoir, abandonnées au temps et contre le temps, comme autant d’anonymes Pietà
https://polygone-etoile.com/__sacre/calledelapieta.html
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2020-03-07
Le tombeau comme lieu. Le tombeau ouvert comme lieu. Les enfers comme lieu. Les corps en ces lieux. L’image ( la représentation) de Titien en ce lieu du tombeau du Christ, qui sera ressuscité. Résurrection par l’art? Résurrection que l’art accompagne? Immortalité par l’art?
Cet écrit, sur les lieux, tente, non pas d’effacer le temps, mais de le joindre, de le mettre en jeu par l’espace. L’espace, le lieu et les évènements, d’eux découlent notre représentation du temps, et donc de l’éternité.
****
Quelle est notre offrande à la terre? Si elle nous donne ses virus, nous lui donnons nos pestes. Chaque jour nos gaz toxiques, nos déchets, nos excréments. De quoi d’autre est composée notre offrande? Nos corps, nos morts. Les Kogis ajoutent le vol de l’or, le vol des ressources qu’ils mettent en parallèle avec le pillage de leurs tombes.
Quelle est la nature de cette offrande? De quelle offrande faut-il revenir ou quelle offrande réinventer?
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2022-03-07
Pouvons-nous dire que nos inventions, nos magnifiques réalisations, notre art sont aussi des offrandes à la terre, tout comme nos guerres. nos pillages, nos vols?
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2020-03-04
Notre peste
Le tableau de nos morts
Un diagramme
Une statistique
Un chiffre
Non la Piéta du Titien
Qui éprouve la mort de celui qui ressuscite
En un tableau peint après l’ascension carmin de la madona
Le chiffre de ces morts
Un graphique
Tous les jours nos morts
Sans images
Seulement un pourcentage et une courbe
La main du peintre qui se tend vers le mort
Des lignes et des courbes peintes aux doigts
Une écharpe sur sa bouche
Les couleurs de nuit du Titien pour nos deuils
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2022-03-07
Ce matin, image de la Gaspésie, St-Félicité, le rivage du fleuve, à partir de l’auberge des pins, sensations de mes marches, en été, en hiver, Lieu magnifique qui se répète en moi et m’emplit de ses marées.